Ce que la pratique de la musique concentrationnaire, en particulier à Terezin, nous apprend sur la musique…

Laetitia Petit propose de se concentrer sur la ville de Terezin, parce que ce camp de transit servit d’alibi et de propagande, érigé en modèle du traitement des Juifs par les nazis. Afin d’encourager le mouvement de déportation des Juifs avant la solution finale, il s’agissait d’offrir une ville aux Juifs [1] et la politique de propagande nazie consistait à vanter les mérites de cette ville dans laquelle on pouvait déménager provisoirement pour s’offrir une cure thermale. C’était donc à l’origine un camp qui regroupait exclusivement des Juifs qualifiés de privilégiés. La musique et les arts, bien qu’initialement interdits, y ont occupé une place toute particulière.

À partir de l’opéra Der Kaiser von Atlantis oder die Tod-Verweigerung de Viktor Ullmann et de Petr Kien, composé à Terezin, Laetitia Petit reviendra sur l’ambiguïté et les sentiments d’ambivalence qui s’imposent au sujet de la pratique musicale concentrationnaire et de son instrumentalisation, qui questionnent à nouveaux frais le statut de la musique et ses fonctions.