Le 26 mars 2025
La querelle des machines au XIXe siècle
Publié le 19 mars 2025 – Mis à jour le 19 mars 2025
François Jarrige est historien, maître de conférences HDR à l'université de Bourgogne et membre du laboratoire LIR3S, il s'intéresse à l'histoire des techniques, du travail et de l'environnement. Après une thèse consacrée à l'histoire des bris de machines et des conflits sociaux suscités par les débuts de la mécanisation au XIXe siècle, il s'est consacré à l’histoire sociale et environnementale de l'industrialisation.
En lien avec la question des machines il a notamment publié :
-
(avec Vincent Bourdeau et Julien Vincent), Les luddites. Bris de machines, économie politique et histoire, Maisons-Alfort, È®e, 2006 ;
-
Au temps des tueuses de bras. Les bris de machines à l'aube de l'ère industrielle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2009, p. 367 ;
-
Technocritiques. Du refus des machines à la contestation des technosciences, Paris, La Découverte, 2014 ;
-
(dir.) Dompter Prométhée. Technologies et socialismes à l’âge romantique, Besançon, PUFC, 2016 ;
-
(avec Thomas Le Roux), La Contamination du monde. Une histoire des pollutions à l'âge industriel, Paris, Seuil, 2017 ;
-
(dir. avec Alexis Vrignon), Face à la puissance. Une histoire des énergies alternatives à l'âge industriel, Paris, La Découverte, 2020 ;
-
La ronde des bêtes. Le moteur animal et la fabrique de la Modernité, Paris, la Découverte, 2023.
En résumé
À l’heure du déferlement numérique et de l'obsession pour l’IA, la question des machines sature plus que jamais l’espace public, entre prophéties catastrophistes et technolutionnisme débridé censé résoudre les crises sociales et environnementales en cours. Cette intervention vise à revenir aux sources de ces débats en présentant l’origine et l’essor des controverses et des querelles sur les machines, leur sens, leur définition, et leur horizon utopique au XIXe siècle qui voit s’installer l’imaginaire du progrès par les techniques. A partir du début du XIXe siècle, les débats sur le machinisme et le changement technique circulent en effet dans de nombreux espaces sociaux et culturels : parmi les ouvriers et les fabricants bien sûr, comme chez les économistes, artistes, écrivains et philosophes. Les transformations à l’œuvre dans le monde matériel provoquent d’abondants débats pour fixer le sens de ces bouleversements et comprendre le rôle et l’impact des techniques dans la société. Les premiers penseurs et mouvements socialistes par exemple se sont enthousiasmés et inquiétés devant le déferlement des techniques annonçant la transformation du travail, l’accélération des transports ou la communication intégrale. Qu’il s’agisse des saint-simoniens, des fouriéristes ou des communistes, tous ont cherché à dompter le nouvel univers machinique pour le mettre au service de l’émancipation. Face aux ravages de la civilisation capitaliste, comment réguler les objets techniques ? Comment les mettre au service de la coopération et du progrès contre les appropriations indues et leurs potentiels destructeurs ? Ces questions toujours vives étaient déjà au cœur des premières pensées confrontées aux conséquences ambivalentes des machines à l'époque des révolutions industrielles.
Intervention : François JARRIGE
Animation : Sophie CHIARI
Débat : Loman CHARRIER, Vincent FLAURAUD
Laboratoire proposant : CHEC
Discipline : Histoire